mardi 28 octobre 2008

Les femmes de l'ombre

La guerre de 39-45 a déjà donné naissance à un nombre incalculable de films. Relatant les exploits des soldats ou les derniers jours d’Hitler, tous ont en commun un côté essentiellement masculin. En effet, rares sont les histoires qui parlent des femmes autrement que dans l’attente du retour du mari, envoyé au front… Le DVD qu’on vous présente aujourd’hui dans Microfilm s’appelle « Les femmes de l’ombre » et rend hommage aux femmes qui ont osé s’engager dans cette guerre afin de contribuer elles aussi à la chute de l’empire d’Hitler.

L’histoire commence en Angleterre où Louise, engagée dans la Résistance française est recrutée par un service secret de renseignement et de sabotage. On lui propose une mission sur le terrain qui vise à récupérer un agent britannique tombé aux mains des Allemands alors qu’il préparait le débarquement sur les plages normandes. La première étape du projet consiste à trouver d’autres femmes pour accompagner Louise et son frère, le chef de l’expédition. La méthode douce ayant du mal à fonctionner envers les femmes choisies, elle décide d’user de la ruse, du mensonge ou encore du chantage. Après quelques recherches, voici que quatre femmes sont enrôlées, avec chacune leur spécificité. Experte en explosifs, danseuse de cabaret, opératrice radio ou encore prostituée, les membres du commando féminin auront chacune un rôle bien défini pendant la mission.

Alors que tout semble fonctionner au début de l’opération, les choses vont bien vite se compliquer, ne leur laissant qu’une seule option : assassiner le colonel Heindrich qui a eu le temps d’interroger l’agent anglais avant que nos cinq héroïnes ne réussissent à l’arracher aux mains des Allemands. Avec cet interrogatoire, il sait maintenant que quelque chose se prépare en Normandie et va tenter, coûte que coûte, de réunir les preuves nécessaires pour convaincre son supérieur de mobiliser les forces blindées sur les plages de Normandie.

Les cinq femmes et le frère de Louise vont faire preuve d’un courage hors du commun et d’une volonté exemplaire malgré tout ce qu’elles vont devoir endurer au travers de leurs aventures… Torture, menaces ou autres violences, elles résisteront jusqu’au bout pour mener à bien leur mission et devenir un solide maillon de la chaîne qui permettra au débarquement d’avoir lieu, entraînant, à terme, la défaite d’Hitler.

Au niveau des personnages, ce sont donc ces cinq femmes qui animent l’histoire, dont le leader est incontestablement Louise, interprétée par Sophie Marceau. Froide et efficace, Louise ne recule devant rien et ne prend pas de gants lorsqu’il s’agit de faire avancer son équipe. Elle dégage une autorité naturelle sans jamais hausser la voix et sait se faire respecter de ses subordonnées.

Suzy est danseuse de cabaret, plutôt discrète et féminine, elle devra user de ses charmes pour faire baisser la garde de l’adversaire.

Quant à Gaëlle, experte en explosifs, elle est la bonté incarnée, incapable de faire du mal à une mouche, elle saura toutefois passer par-dessus ses principes chrétiens pour accomplir sa mission.

Maria, c’est l’opératrice radio, elle est juive et sa famille a été déportée. On ne la voit pas beaucoup puisqu’elle rallie le commando à Paris mais elle est sait ce qu’elle veut et ne panique jamais. Calme, autoritaire, rude, elle sait donner des ordres et ne craint pas de se positionner en leader, remettant parfois en cause les ordres de Louise.

Et pour finir, Jeanne, la prostituée, interprétée par Julie Depardieu. Un peu vulgaire et garçon manqué, elle sait se servir d’une arme et n’a pas peur d’appuyer sur la détente. Elle sera une alliée précieuse de par son côté téméraire qui la mettra parfois en situation bien délicate.



La première chose que l’ont peut relever – parmi tant d’autres – c’est l’immense talent des actrices. Jamais leur interprétation ne tombe dans l’héroïsme kitsch ou dans le féminisme vaillant et exagéré. Ces femmes sont humaines et touchantes, elles font de leur mieux mais elles ont également leurs faiblesses malgré tout le courage dont elles font preuve tout au long de leur mission.

Le scénario est excellentissime, jamais on ne décroche, il y a une bonne dose de suspense qui fera accélérer votre rythme cardiaque plus d’une fois. La mission qui est confiée au commando est difficile, c’est sûr, mais elle n’est pas non plus hors normes et irréalisable. C’est justement ce côté réaliste qui nous plonge totalement dans l’action et qui nous donne des palpitations, comme si on y était nous-mêmes.

A noter qu’il y a quelques scènes de torture mais elles ne sont pas là pour faire sensation, elles sont justifiées et contenues. On ne tombe pas dans l’excès et c’est donc finalement assez supportable, même pour les âmes sensibles.

La mise en scène est soignée, les décors et costumes sont magnifiques et grâce à ses actrices talentueuses, sa réalisation impeccable et son scénario trépidant, « Les femmes de l’ombre » se hisse aisément au rang des productions américaines du genre.

Le DVD nous offre la possibilité de visionner le making of du film, c'est-à-dire les coulisses de la réalisation, documentaire qui dure presque une heure et qui permet donc de prolonger le plaisir après le film !


La conclusion vous est donnée par Fun Vidéo, votre spécialiste à Courrendlin, qui vous dit ce qui suit :

Le réalisateur Jean-Paul SALOME s'est inspiré de l'histoire vécue de Lise VILLAMEUR, résistante française recrutée par les Services secrets britanniques. Elle est décédée en 2004 à l'âge de 98 ans en Angleterre.
Son histoire, que vous allez vivre en regardant le film, a fait la une dans le NEW YORK TIMES.
Jean-Paul SALOME réalise avec LES FEMMES DE L'OMBRE un film efficace, passionnant pour son histoire, porté par 5 actrices remarquables et une mise en scène à grand spectacle, étonnante pour un film français.
Les décors et les costumes sont absolument parfaits.
Le réalisateur dépeint avec justesse l'implication des femmes dans la résistance.
En conclusion "LES FEMMES DE L'OMBRE" est un film admirable et émouvant s'inspirant de faits historiques et qui nous rappelle à quel point les femmes ont joué un grand rôle dans la lutte contre les nazis.

mardi 21 octobre 2008

Enfin veuve !

Les Français sont à l’honneur aujourd’hui dans Microfilm avec le DVD du jour : « Enfin veuve ! »
Avec un titre pareil, la couleur est d’ores et déjà annoncée : Le film est teinté d’un cynisme extraordinaire et d’une grosse dose d’humour noir.

Anne-Marie, interprétée par Michèle Laroque, partage sa vie avec Gilbert, chirurgien esthétique pas très sympathique, exaspéré par la naïveté de son épouse. Il s’énerve sans arrêt contre elle, la prend pour une cruche bonne à rien… Elle ne réagit pas. Sa tête est toujours ailleurs… Elle pense à son véritable amour, Léo. Amants depuis 2 ans, ils se voient en cachette, toujours à l’arrache, veillant à ce qu’Anne-Marie regagne sa maison avant le retour de son mari. Bref, on l’aura compris, la situation est difficile pour eux. Le jour où Léo annonce à Anne-Marie qu’il va s’en aller en Chine pendant plus d’une année pour le travail, c’est d’abord la crise. Puis elle finit par se rendre compte que c’est leur unique chance de pouvoir être ensemble, sans qu’elle ne doive affronter son mari et lui expliquer la situation. Avec l’aide de Léo, elle rédige une brève lettre d’adieu qu’elle déposera la veille du départ, dans une dizaine de jours.

Le lendemain, elle retourne voir Léo pendant que Gilbert part travailler. Les deux tourtereaux passent la journée ensemble, cachés à bord du bateau de Léo. C’est là qu’arrive le drame : Gilbert est victime d’un accident de voiture auquel il ne survit malheureusement pas. Toute la famille est alertée, c’est ainsi que le fils, la sœur, le père, la seconde sœur, la belle-fille, le petit-fils et j’en passe se retrouve dans la propriété du défunt, dans l’attente du retour d’Anne-Marie.

Lorsqu’elle arrive, elle est la seule à n’être au courant de rien. Son fils lui annonce la terrible nouvelle… Mais étonnamment, Anne-Marie reste de marbre. Toute la famille la croit sous le choc, incapable de réaliser ce qui lui arrive. Elle en est pourtant bien consciente. Voire même bien contente.

Après l’enterrement, la famille décide de rester avec elle, convaincus qu’elle ne va pas bien du tout, qu’elle a besoin de compagnie et de soutien. Mais tout ce que souhaite Anne-Marie, c’est de pouvoir retrouver Léo et surtout de lui confier son passeport afin qu’il puisse s’occuper de la demande de visa pour la Chine. Seulement voilà, difficile de sortir de chez soi quand on a toute une famille inquiète sur le dos, qui veut absolument que vous vous ménagiez ! Elle prétexte vouloir acheter du pain pour pouvoir s’en aller quelques heures mais immédiatement, on la devance, lui assurant qu’elle doit se reposer. Son fils devient insupportable, il veut parler avec elle, il voudrait qu’elle se laisser aller, qu’elle pleure, qu’elle se confie. Mais elle s’en contre-fiche de toute cette histoire, elle doit impérativement remettre son passeport à Léo sans quoi elle ne pourra pas partir avec lui et ne le reverra donc pas pendant plus d’une année ! Elle va donc devoir user de stratagèmes et de ruse pour berner sa famille et s’échapper discrètement de toute cette condescendance insupportable et exagérée.

Reste à savoir si Anne-Marie réussira à voir Léo avant qu’il ne soit trop tard ou si elle restera prisonnière de la bienveillance de sa famille ! Evidemment, ça, vous ne le saurez pas aujourd’hui !

On peut par contre vous parler des personnages. Avec toute la famille qui débarque, ils sont assez nombreux mais les deux protagonistes sont évidemment Anne-Marie et Léo.

Anne-Marie est effectivement assez naïve et pas très maligne. On pourrait la définir comme étant une « femme d’intérieur ». Attention, j’ai bien dit « femme d’intérieur » et non pas « femme au foyer » puisque le couple engage une femme de ménage. Epouse d’un homme riche, elle ne travaille pas et occupe ses journées comme elle le peut, tout en essayant d’éviter les soupçons de son mari. Ainsi, elle rentre toujours avant lui et s’en va toujours après lui.

Léo, quant à lui, est un fabricant de bateaux. C’est un homme simple qui se satisfait de ce qu’il a et qui n’a pas peur du changement, de l’aventure et de l’inconnu. Sans attache, il semble avoir du mal à comprendre pourquoi Anne-Marie ne lâche pas tout pour pouvoir vivre avec lui. Enthousiasmé à l’idée de partir en Chine avec elle, il va tout faire pour qu’elle le suive et affronte enfin ses craintes.

Restent le fils, insupportablement gentil et casse bonbons, l’infâme belle-sœur à perruque, le papy gâteux, la belle-fille jeune maman et tous les autres membres de la famille venus soutenir Anne-Marie dans cette épreuve. Soutien dont elle se serait assurément bien passé !



Autant vous dire qu’il faut être large d’esprit pour apprécier l’humour noir de cette aventure. Piquer un fou rire à l’enterrement de son propre mari n’est pas un comportement franchement exemplaire mais c’est tellement drôle de voir Anne-Marie de marrer en faisant mine de pleurer qu’on est écroulés de rire devant sa télé.

Le scénario est bien construit, on ne s’ennuie pas et même si ce n’est pas le but premier du film, on a même le droit à une petite dose de suspense puisqu’on ne sait jamais quelles excuses bidons notre héroïne va encore inventer pour pouvoir sortir de la maison.

Quant à Léo qui fait la mouette, perché sur son canoë, devant la fenêtre d’Anne-Marie pour attirer son attention, c’est vraiment tordant.

Michèle Laroque est géniale dans son rôle de veuve heureuse, elle bafouille des excuses sans aucun sens et la simplicité d’esprit de son personnage est vraiment touchante et attachante.

Chapeau bas aussi pour l’acteur qui interprète le fils d’Anne-Marie. Avec son visage de grand garçon sage, il est tellement gentil que ça en devient terriblement agaçant. Toujours le sourire aux lèvres, son côté protecteur bien intentionné fait de lui un personnage envahissant et dégoulinant d’amour. Bref, il est terrifiant.

Evidemment, il faut être assez ouvert d’esprit pour pouvoir rire d’un sujet aussi grave que la mort mais la réalisatrice sait également faire preuve finesse en la matière. On est bien loin des comédies américaines fracassantes et parfois un peu lourdingues. Non, ici l’humour est bien maîtrisé, utilisé à bon escient et au bon moment. Le film se montre donc tantôt marrant, tantôt touchant et même parfois un peu dramatique.

Sans être un chef-d’œuvre, cette comédie est bien pensée, originale, marrante mais aussi touchante. On passe un très agréable moment qu’on peut aisément partager avec toute la famille, ces messieurs compris !

La conclusion vous est donnée par Fun Vidéo, votre spécialiste à Courrendlin, qui vous dit ceci :

Après son très bon premier film "Je vous trouve très beau" avec Michel BLANC, la réalisatrice Isabelle MERGAULT nous concocte avec "ENFIN VEUVE" une comédie parfaite.
Ici, on rit mais pas gratuitement. Le rire n'est pas là sans explication. Il participe à une histoire, qui finalement, se trouve touchante et émouvante.
Isabelle MERGAULT arrive à nous faire réfléchir sur des éléments d'une vie. On s'en voudrait presque d'avoir ri de cette veuve, tant on comprend à la fin son désarroi. Une grande partie de nos travers quotidiens passent à la casserole.
Quant à l'interprétation de MICHELE LAROQUE, elle est étincelante dans le rôle de la veuve.
En conclusion "ENFIN VEUVE" est une comédie réjouissante, drôle et rythmée.
Isabelle MERGAULT confirme ici son TALENT de réalisatrice.

mardi 14 octobre 2008

MR73

Marseille, pleine nuit. Un drôle d’individu alcoolisé se déplace péniblement d’un siège à l’autre dans un bus… Il allume une cigarette que le chauffeur va poliment lui demander d’éteindre. Le type sort son flingue, le braque sur le chauffeur et lui demande de le ramener chez lui. Quelques secondes plus tard, le bus est interpellé par les forces de l’ordre et l’individu neutralisé.

Ce type c’est notre « héros » du jour, Louis Schneider. Il n’en a pas franchement l’air, mais c’est un flic et apparemment un bon flic. L’affaire du bus est étouffée, le chauffeur ne portera pas plainte et Louis obtiendra la grâce de ses supérieurs, compte tenu de ce qu’il endure en ce moment. Souffrance dont on découvre l’origine petit à petit, tout au long du film.

Parallèlement plusieurs histoires nous sont contées. Notamment celle d’un tueur en série qui sévit dans la ville. Des jeunes femmes sont retrouvées mortes, ligotées, nues et violées. Autant vous dire que ce n’est pas franchement joli joli à voir. Louis est en charge de l’affaire, jusqu’à ce qu’on la lui retire car il faut bien l’avouer, notre flic n’est pas des plus exemplaires. Il boit comme un trou, fume comme un pompier et agit avec son instinct, se moquant pas mal des protocoles. Il n’empêche qu’il est doué et qu’il trouve, petit à petit, les indices qui pourront le mener (ou pas) jusqu’à l’assassin.

La seconde histoire que vit notre flic brisé est liée à une jeune femme, Justine. 25 ans plus tôt, un tueur sans scrupules a assassiné ses parents dans une violence inouïe, la laissant orpheline. Aujourd’hui, le meurtrier va être libéré pour bonne conduite. Il dit avoir trouvé sa voie grâce à Dieu et réussit à convaincre ses psychiatres. Justine apprend la nouvelle de son avocat. Désemparée et révoltée, elle va trouver Louis qui avait fait arrêter l’assassin 25 ans auparavant. Tous deux détruits par ce qui leur est arrivé, ils vont tenter de survivre et de se soutenir mutuellement.

Au fil de l’histoire, on apprend également ce qui est arrivé à Louis, ce qui l’a rendu si misérable… On découvre son quotidien, on le voit se soûler dans la chambre d’hôtes minable qu’il occupe. Mais on le voit également à l’œuvre, tentant d’épingler coûte que coûte l’assassin des jeunes filles.

Le personnage principal est bien sûr Louis Schneider, interprété par Daniel Auteuil qui, pour une fois, n’a rien du bon type débonnaire, maladroit et sans grand caractère que l’on connaît de ses autres films. Ici il vacille entre la vie et la mort, entre le coma éthylique et l’état de zombie imbibé d’alcool fort. Il est crado, transpirant, mal coiffé, on a même l’impression de sentir son haleine de whiskey à travers notre écran télé. Ce personnage n’est pas au fond du gouffre, il en est le 4ème sous-sol, là où plus aucun rayon de soleil ne perce l’obscurité.

Justine, quant à elle, est presque aussi mal en point sauf qu’elle n’a pas été inspirée par le réconfort que peut procurer l’alcool. Elle est donc juste atrocement déprimée et apeurée par la libération du bourreau de ses parents.

On côtoie également le fameux assassin des parents de Justine. C’est vrai qu’il a l’air plutôt sincère lorsqu’il prie dans la chapelle de la prison. Mais il est nettement moins convaincant quand il tue de sang froid son camarade de cellule, faisant croire aux gardiens qu’il s’agit d’un suicide. Bref, ce gars-là n’est pas clair, c’est évident.

Et puis comme dans tous milieux policiers, il y a quelques ripoux, quelques corrompus et aussi le brave type qui se sacrifie malgré lui, autant de personnages qui viennent agrémenter les deux heures que l’on passe sous la pluie dans le long-métrage d’aujourd’hui, MR73.


MR73 est un thriller noir et quand on vous dit noir, c’est noir. Mais vraiment très noir. Et froid. Et pluvieux aussi. En effet, on en ressort presque glacé d’avoir passé autant de temps sous cette pluie battante. A croire qu’il ne fait jamais beau à Marseille !

L’interprétation de Daniel Auteuil est à la fois magistrale et surjouée. Depuis quelques temps, il a laissé ses rôles de bon type au placard et nous montre qu’il est tout à fait capable de plonger dans les abysses tourmentés des personnages qu’il incarne. Toutefois, je ne suis convaincue qu’il soit vraiment crédible dans ces rôles si sérieux est sombres. L’étiquette du gars sympa, maladroit, pas très sûr de lui et un peu paumé lui colle tellement à la peau qu’on s’attend à tout moment à le voir se ridiculiser, ce qui, heureusement n’arrive pas. Il reste très cohérent tout au long du film et ne perd jamais en intensité. Intensité peut-être un peu trop marquée justement car son côté « déchet de la société » devient sérieusement pesant au bout d’un moment. On aimerait le voir remonter un tantinet la pente, au moins marcher droit mais même pour ça il a du mal. Mais enfin, quand on sait que le réalisateur a voulu donner un caractère autobiographique à ce film, on en devient compatissant et on est aussi bien content qu’il ne soit plus un policer armé, traînant dans les rues marseillaises !

Le scénario part un peu dans tous les sens… On pensait avoir affaire à une enquête criminelle mais cette histoire de meurtres de jeunes filles sert surtout de trame de fond à la décrépitude du personnage principal. L’enquête est d’ailleurs très vite résolue, sans le suspense que l’on aime habituellement dans ce genre d’histoires. Ici, on ne réunit pas minutieusement les indices, on ne remonte pas la piste petit à petit, on n’interroge aucun suspect… Bref, l’enquête fait partie du décor. Il en va de même pour l’assassin qui sort de prison pour bonne conduite… On voit bien que le but du réalisateur était de montrer ce qu’il a lui-même vécu à travers Daniel Auteuil et son interprétation. Il fallait donc bien meubler un peu car il est clair que sans ces histoires secondaires, il serait ennuyeux de regarder un type se soûler à longueur de journées.

Le véritable point fort réside probablement dans la photographie et la qualité d’image, de ce côté-là, que du bon ! La mise en scène est soignée, l’éclairage glauque à souhait. On en vient quand même à se demander si la police marseillaise œuvre réellement dans des locaux aussi pourris qui ressemblent plus à un squat aux murs délabrés qu’à un commissariat. Mais on ne peut toutefois pas nier que l’ambiance y est, il y a de quoi nous glacer le sang plus d’une fois.

Et à ce propos-là, on peut également souligner que la violence est bien présente, qu’il s’agisse des scènes de crime ou de l’attitude de Schneider. Amplifiée par l’atmosphère oppressante dans laquelle on est plongés, cette violence semble se décupler. Âmes sensibles s’abstenir.

La conclusion vous est donnée par Fun Vidéo, votre spécialiste à Courrendlin et vous verrez, les avis sont plutôt différents, comme quoi le film peut susciter l’enthousiasme chez les uns tandis que d’autres seront moins touchés par l’histoire. A vous donc de vous faire votre propre avis. Voici ce que vous dit Fun Vidéo :

Sombre, viscéral, fatal, MR 73, le nouvel opus de l'ex-flic OLIVIER MARCHAL révèle une étonnante noirceur, de sa surface jusque dans ses entrailles les plus profondes.
Une noirceur rare et indescriptible, littéralement incarnée à travers le personnage principal, celui joué sans faille par DANIEL AUTEUIL, dans une de ses plus grandes interprétations.
Quant à OLIVIA BONAMY, elle est ahurissante avec son visage très expressif et son regard d'enfant qui colle parfaitement à l'histoire et son personnage.
En ce qui concerne PHILIPPE NAHON, il est terrifiant, sa prestation m'a fait penser à celle d'Anthony HOPKINS dans « LE SILENCE DES AGNEAUX », c'est la parfaite incarnation du mal.
En conclusion MR 73 est une pure merveille, c'est le film le plus bouleversant, le plus hypnotique et le plus émouvant qu'il m'ait été donné de voir ces dernières années.
Encore PLUS FORT que « 36, Quai des Orfèvres » du même réalisateur.
A ne manquer sous aucun prétexte.
BRAVO OLIVIER MARCHAL !!!

mardi 7 octobre 2008

Crazy in love

Le titre du film d’aujourd’hui, tout comme sa pochette DVD, pourrait nous faire penser à une histoire d’amour à l’eau de rose, un genre de comédie romantique qu’on regarde le dimanche après-midi après un bon repas… Mais en réalité, « Crazy in love » de Petter Naess n’a rien à voir avec l’idée qu’on pourrait s’en faire.

L’amour, ce n’est facile pour personne. Chacun communique à sa manière, on se sent parfois incompris, il n’est pas toujours évident de dire ce que l’on ressent. Ca, ça concerne les gens comme vous et moi. Mais lorsque l’amour naît entre deux personnes qui souffrent du syndrome d’Asperger, de simples hauts et bas deviennent pour les concernés de véritables épreuves.

Pour comprendre le film, il faut d’abord comprendre le syndrome d’Asperger qui est une forme d’autisme. La personne touchée a du mal à communiquer, elle prend tout à la lettre et préfère fuir que de ne pas savoir quoi dire. Très attachés à leurs repères, les personnes souffrant du syndrome d’Asperger ne supportent pas que l’on touche à leur environnement, que l’on modifie leurs habitudes. Elles disent systématiquement tout ce qu’elles pensent, sans en mesurer les conséquences. Souvent très intelligentes, elles sont capables de retenir énormément d’informations ou de calculer à une rapidité dépassant l’entendement.

Les deux protagonistes de « Crazy in love » souffrent donc toutes deux du syndrome d’Asperger. Donald, la trentaine, chauffeur de taxi, a créé un centre de rencontre pour les gens mis en marge de la société, comme lui. La plupart sont autistes et grâce à Donald, ils se rencontrent plusieurs fois par semaine, créant ainsi une petite communauté sans jugement, sans regards de travers.

Un jour, une nouvelle rejoint le groupe : Isabelle. Le courant semble passer immédiatement entre elle et Donald, tous deux atteints de la même maladie, le fameux syndrome d’Asperger. Ils s’en rendent compte, bien sûr. Ils connaissent leur maladie, tentent de l’apprivoiser au quotidien, chacun à sa manière. Donald est obsédé par les chiffres, il calcule tout le temps, trouve des explications numériques pour tout et n’importe quoi. Les nombres font partie intégrante de sa personne. Isabelle, quant à elle, est passionnée par l’art, la musique, la peinture. Les nerfs à fleur de peau, elle rit, pleure, crie et ne contrôle pas bien ses émotions.

Petit à petit, Donald et Isabelle se rapprochent, comme le feraient deux amoureux « normaux ». Sauf que lorsqu’ils font un pas en avant dans leur relation, quelque chose de brutal, d’inattendu et d’incompréhensible les sépare violemment, comme deux aimants qui se repousseraient alors qu’ils s’étaient attirés jusqu’alors. Tous deux vont donc devoir apprendre à gérer cette relation naissante alors qu’il leur est déjà difficile de se gérer eux-mêmes.

Entre éclats de rire et crise de larmes, Donald et Isabelle nous entraînent dans une histoire où la maladie et l’amour s’affrontent sans cesse, laissant parfois les deux protagonistes à bout de forces, dans le doute et le désespoir.

Leur amour sera-t-il assez fort pour braver les épreuves que la maladie leur impose ? Vous n’en saurez rien pour le moment, il vous faudra donc regarder le film jusqu’à la dernière minute puisque ce n’est qu’à ce moment-là que l’histoire nous livre son dénouement !



Le sujet de l’autisme est magnifiquement bien traité. Il y a juste ce qu’il faut d’humour, de drame et de fraîcheur pour en faire une histoire agréable à regarder, émouvante mais aussi pétillante et pleine d’espoir.

Toutefois, en comparaison avec d’autres films réalisés sur le sujet des pathologies mentales, « Crazy in love » reste dans le registre de la comédie romantique facile et agréable à regarder. En effet, d’autres films comme « Un homme d’exception » avec Russel Crow sont nettement plus profonds mais peut-être sont-ils également moins accessibles. « Crazy in love » n’a pas la prétention de se hisser au même niveau mais n’en est pas moins un excellent film.

L’interprétation des acteurs est magistrale. Josh Hartnett est magnifique dans le rôle de Donald. L’acteur, que l’ont peut aisément qualifier de très beau gosse ou de sex symbol, montre ici qu’il n’a pas peur de casser son image de tombeur. Il a d’ailleurs tellement aimé le scénario qu’il s’est investi personnellement afin de réunir les fonds nécessaires pour que le tournage puisse avoir lieu. Coaché par un véritable autiste, il a su apprivoiser les différentes facettes de cette maladie afin d’en livrer une interprétation réaliste, sans exagération, dans un respect profond de la communauté autiste.

Le scénario tient la route, on ne s’ennuie jamais, on sourit, on est ému, on pleure même un p’tit peu. Avec de nombreux hauts et bas, on est aussi tenus par le suspense de savoir si oui ou non nos deux amoureux vont réussir à faire durer leur relation.

On peut également se poser la question de savoir si ce long-métrage plaira davantage aux femmes qu’aux hommes puisque ce genre de comédie romantique n’attire pas franchement ces messieurs. Toutefois, même s’il s’agit d’une histoire d’amour, le sujet traite avant tout du syndrome d’Asperger et des difficultés que cette maladie entraîne au quotidien. Donc non, cette histoire n’est pas exclusivement destinée aux dames et saura ravir les messieurs qui auront envie de découvrir ce beau film.

La musique a été soigneusement choisie, entre morceaux chantés dans un style pop-rock et mélodies instrumentales, elle accompagne parfaitement l’histoire, sans trop en faire.

La conclusion vous est donnée par Fun Vidéo, votre spécialiste à Courrendlin qui vous dit ce qui suit :

CRAZY IN LOVE est une love story entre deux êtres hors du commun souffrant du syndrome d'Asperger.
Le sujet central, traité avec pudeur, est bien sûr la maladie et l'insertion, l'amitié et la relation amoureuse entre ces deux personnes.
Le réalisateur Petter NAESS n'en n'est pas à son coup d'essai puisque c'est lui qui a écrit le scénario du FABULEUX "RAIN MAN" avec Dustin Hoffman.
La réalisation est excellente et l'interprétation des acteurs irréprochable.
En conclusion CRAZY IN LOVE est un très bon film, touchant, tendre, sincère et réaliste qui vous fera pleurer et rire, le tout saupoudré d'une BO magnifique.