mardi 3 février 2009

Sans arme, ni haine, ni violence

Sans arme, ni haine, ni violence, voilà comment Albert Spaggiari est parvenu à réaliser le très célèbre casse de Nice de 1976.

Sans arme, ni haine, ni violence, c’est aussi le titre du DVD qu’on vous propose aujourd’hui, film qui relate la véritable histoire d’Albert Spaggiari, cerveau de l’opération qui a permis de dérober 50mio de francs français à la Société Générale.

Le film se déroule sous le soleil, en Amérique du sud, où Spaggiari coule de beaux jours avec son épouse Julia, changeant de tête comme de chemise, alternant perruques et déguisements pour passer inaperçu. Arrive un beau jour Vincent, reporter pour Paris Match qui souhaite interviewer Spaggiari. Dès son arrivée au pays, il doit faire preuve de discrétion, utiliser des noms de code et transiter d’un endroit à l’autre avant de pouvoir rencontrer le célèbre bandit. Un peu angoissé, il s’attend à faire la connaissance d’un véritable malfrat, dur et sévère mais il n’en est rien. Le personnage qu’il rencontre est en réalité extraverti, drôle, très fier de lui mais pas crédible pour deux sous, c’est en fait une sorte de grand rigolo qui n’a pas du tout l’étoffe d’un grand braqueur. Et pourtant, c’est bien cet homme-là qui a dérobé les 50mio à la Société Générale quelques années auparavant.

Pendant plusieurs jours, Vincent va rencontrer Spaggiari et écouter le récit du fameux casse tout en entrant dans la sphère privée de l’homme. Ils vont passer du temps ensemble mais toujours dans le grand secret afin que Vincent ne puisse jamais retrouver la trace de Spaggiari. C’est toujours lui qui contacte le reporter, c’est lui également qui décide des lieux de rendez-vous et c’est lui toujours qui décide de s’en aller soudainement, disparaissant à bord d’un taxi. Petit à petit, Vincent apprend à connaître cet homme au comportement excessif mais finalement assez attachant. Il découvrira comment Spaggiari a mis sur pieds toute l’opération du casse, comment il a réussi à accéder à la salle des coffres et à s’enfuir avec l’argent mais aussi comment cette opération qui se dérouler sur trois jours a finalement duré 6 mois.

Mais ce n’est pas tout, ces quelques jours passés avec Spaggiari ne seront pas anodins et il se passera également certaines choses que je ne peux malheureusement pas vous dévoiler sous peine de vous gâcher le plaisir !

Au niveau des personnages, ils sont plusieurs mais les trois protagonistes sont Albert Spaggiari, son épouse et notre journaliste Vincent.

Spaggiari, interprété par Jean-Paul Rouve, est un homme plutôt spécial, on a du mal à imaginer qu’il ait pu être à l’origine d’un tel casse. Il parle tout le temps, très fier de lui, il semble être convaincu qu’il peut séduire toutes les femmes qu’il désire et parle aux employés des hôtels qu’il fréquente comme s’ils étaient sous ses ordres alors qu’apparemment personne ici ne sait qui il est. Il adore qu’on le prenne en photo, il ne cesse de changer d’apparence et passe beaucoup de temps à faire la fête.

Vincent, le reporter, c’est un type comme on en rencontre tous les jours. Un peu mal à l’aise au début, il se montrera plutôt effacé et discret pour ne pas faire de faux pas, comme s’il voulait apprivoiser un animal sauvage. Il sent que Spaggiari se veut inaccessible et tente de gagner sa confiance tout en essayant de ne rien brusquer. Gentiment il ne sera plus un reporter aux yeux du truand mais presque un ami, ce qui permettra à Vincent de se rapprocher encore plus de l’intimité de Spaggiari.

Reste Julia, la femme de Spaggiari qui gère sa vie, le surveille pour qu’il ne se fasse pas repérer et qui l’aime de tout son cœur.





La première chose à savoir c’est que toute cette histoire est véridique, aussi surprenante soit-elle.

Comme à leur habitude, les français veulent un cinéma qui soit le plus proche possible de la réalité. Ainsi, on assiste à des discussions téléphoniques entre Vincent et son jeune fils, conversations qui n’apportent rien au film mais qui nous rappellent que notre reporter est un « monsieur tout le monde » ce qui ne nous fait pas rêver du tout. Pour ma part, j’aime que les films nous fassent vivre des histoires qui justement ne font pas partie de notre quotidien et je n’apprécie pas ce côté hyper réaliste trop souvent mis en avant dans les longs-métrages français. Mais c’est une histoire de goûts et peut-être que cet aspect plaira à certains. Ainsi, il y a plusieurs scènes ou discussions que l’on aurait pu éviter pour donner plus de peps au film. Oui, un homme normal transpire quand il fait chaud, c’est vrai, mais au cinéma ce détail n’est pas nécessairement intéressant d’autant plus que les auréoles sous les bras ne sont pas ce qu’il y a de plus charmant chez l’être humain ! C’est pareil pour les vêtements portés par Vincent… On n’a pas besoin de dépenser des fortunes pour vêtir les acteurs mais on peut trouver plus intéressant qu’un pull en laine aux motifs jacquards quand on est reporter.

Autre aspect négatif, c’est que les acteurs ont tendance à « marmonner » et la qualité du son n’atteint pas des sommets. Ainsi, il arrive parfois qu’on ne comprenne pas l’intégralité des paroles prononcées par les personnages.

Le film a également un peu de peine à démarrer puisqu’on assiste au voyage de Vincent, à une discussion avec son voisin dans l’avion et au transfert en voiture entre l’aéroport et le premier lieu de rencontre, ce qui a tendance à être un peu longuet.

Au niveau du scénario, il est bien construit, entre moments présents et retours dans le passé et les transitions entre les deux époques sont bien amenées, par des effets spéciaux intéressants. Les scènes où l’on voit Spaggiari et ses comparses creuser des tunnels sous la banque sont très bien réalisées également, tout comme le moment où ils forcent les coffres, euphoriques de découvrir ce qui les attend derrière chaque petite porte, un peu comme s’ils ouvraient une à une les fenêtres d’un calendrier de l’Avent. L’humour est également présent tout au long du film mais on ne rigole jamais vraiment à gorge déployée, il s’agit tout de même une histoire vraie et le but n’était surtout pas de la tourner en dérision mais de nous faire découvrir qui était vraiment Spaggiari.

La conclusion vous est donnée par Fun Vidéo, votre spécialiste à Courrendlin qui vous dit ce qui suit :

Albert SPAGGIARI, cerveau génial du "casse du siècle" en 1976, est propulsé du jour au lendemain au rang d'homme le plus célèbre et le plus recherché de France.
Lorsque les personnages d'un film vous trottent dans la tête plusieurs jours après avoir vu le film c'est très bon signe.
Jean-Paul ROUVE réalise un film rythmé, sensible et on s'attache aux personnages. Il s'est concentré sur la psychologie de SPAGGIARI, son aspect fantasque et son côté humain.
Jean-Paul ROUVE, réalisateur et acteur dans le rôle de Spaggiari, se montre crédible dans l'interprétation d'un personnage qu'il rend complexe et fascinant.
Ne vous attendez pas un film de ganster mais à une véritable comédie policière.
En conclusion " SANS ARME NI HAINE NI VIOLENCE " est une véritable réussite et un film captivant que l'on n'oublie pas.

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