mardi 26 août 2008

There will be blood

Aujourd’hui dans Microfilm on va vous parler d’or… Non, il ne s’agit pas d’une nouvelle chasse au trésor ou de la découverte de vestiges archéologiques inestimables. Non, ce matin on vous présente un film qui traite de l’or noir, du pétrole donc, qui va faire tourner la tête du personnage principal.

There will be blood, c’est le nom du film qu’on vous présente aujourd’hui et qui va nous emmener aux Etats-Unis au début des années 1900, quand chacun rêvait de découvrir un puits de pétrole sur ses terres et quand les magnats de l’industrie pétrolière usaient de stratagèmes pour acquérir le plus grand nombre de puits, amassant ainsi une fortune parfois au-delà de toutes espérances.

L’histoire commence en 1898. Daniel Plainview est un jeune chercheur de pétrole sans argent. On le voit creuser, péniblement dans le sol, avec des outils modestes mais une véritable envie de réussir. Ce qui va arriver le jour où il découvre enfin un gisement. Rapidement, il s’enrichit, et dix ans plus tard, le voilà parcourant la Californie avec son fils H.W. pour racheter des terres et créer d’autres concessions. Il devient une véritable personnalité dans l’univers du pétrole, égrenant ses beaux discours, séduisant les propriétaires des terres qu’il souhaite forer, le voilà devenu un business man avec pour seul but de s’enrichir toujours plus.

Un jour, un certain Paul Sunday l’accoste et lui parle de la petite ville de Little Boston, qui serait bâtie sur un océan de pétrole. Daniel est dubitatif, mais il finit tout de même par se rendre dans la ville en question où chacun se bat pour vivre du mieux qu’il le peut et où la seule distraction permettant de se soustraire momentanément à la rudesse des jours n’est autre que l’église, dans laquelle officie le prêtre Eli Sunday. Arrivé sur place, Daniel découvre avec surprise que Paul avait raison, et bientôt, notre pétrolier va fonder un empire, tout en permettant à la communauté de Little Boston de se développer. Mais l’ambition sans borne de Plainview et sa haine d’autrui va vite tout corrompre.
Bien que l’homme fasse fortune, le revers de la médaille est peu reluisant : les tensions sont multiples, les conflits voient le jour, enfin les vertus se voient bousculées par la corruption, la trahison et autres malheurs.

Le personnage principal de l’histoire est bien sûr Daniel Plainview, interprété par l’acteur Daniel Day-Lewis, irréprochable dans son rôle de magnat du pétrole. Pas étonnant qu’il ait décroché l’Oscar du meilleur acteur grâce à ce long-métrage. Le personnage est complexe, à la fois père aimant et business man implacable, d’abord heureux et ambitieux, il va petit à petit sombrer dans l’alcool, ne devenant plus qu’un déchet corrompu et déçu par la vie… Autant de facettes que l’acteur a su interpréter avec une parfaite maîtrise et sans faux pas.

Les autres acteurs sont également très talentueux, en particulier Paul Dano qui porte la soutane du jeune prêtre Eli, convaincu qu’il est un prophète de Dieu… Son rôle est difficile, à la fois sensible et doux, il se révèle parfois sous un jour plus étrange, lorsqu’il officie en son église, hurlant la gloire de Dieu et purifiant ses fidèles à coup de claques, vociférant contre le démon qui les habite… Un drôle de personnage donc, mais très intéressant.



La première chose que l’on puisse dire, c’est que l’accent n’a pas été mis sur les dialogues… En effet, le premier quart d’heure est complètement muet et le reste des conversations sont très épurées. On doit donc se contenter de l’image.

Et justement, l’image parlons-en… Légèrement désaturée et surexposée, elle a été traitée de manière à nous rappeler les vieux western, créant un petit effet « artistique » dont on se serait finalement bien passé. En effet, on a l’impression que ça manque de relief, de profondeur. Les paysages ne sont pas beaux et ne feront rêver personne… La Californie c’est aride, sec, jaunâtre, grisâtre… Et comme l’histoire se déroule en pleine campagne, on a largement le temps de profiter du décor.

Le fond de l’histoire est bon, il est intéressant de voir comment un homme qui fait fortune peut perdre la tête à force de corruption et de trahison. Mais tout au long du film, on a l’impression que rien ne se passe, que ça traîne et qu’on aurait pu raccourcir l’histoire d’une bonne demi-heure sans pour autant perdre des éléments importants.

La violence est également présente, raison pour laquelle le film a été déconseillé aux moins de 14 ans. C’est cru, brut, trop réel et finalement pas indispensable à l’histoire, ou du moins pas de cette manière. Il y a des façons plus « propres » de tuer quelqu’un que de lui défoncer le crâne avec une quille en bois.

Quant à la musique… Le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle est plutôt typée… Impossible de se rappeler des mélodies car il n’y en a pas. Ca ressemble plus à un enchaînement de notes diverses, avec des harmonies peu habituelles, un peu à la manière de la musique contemporaine jouée par certains orchestres. On ne peut pas nier qu’elle accompagne bien l’histoire mais on aurait préféré quelque chose de plus standard, de moins compliqué.

En fin de compte, je dois bien vous avouer que je n’ai pas été touchée par ce film. Je n’ai peut-être pas su l’apprécier à sa juste valeur ou peut-être qu’il ne correspond simplement pas à mes goûts personnels.

Mais c’est bien connu, les goûts et les couleurs sont bien différents d’une personne à l’autre et la conclusion que vous donne Fun Vidéo à Courrendlin en est bel et bien la preuve. Voici donc ce que vous dit votre spécialiste à propos de ce long-métrage :

Voici un film bluffant de A à Z qui a obtenu 2 OSCARS et l' OURS D' ARGENT au Festival de BERLIN. La réalisation de Paul Thoman ANDERSON est époustouflante, alliant une photographie très sombre à de longs plans-séquences, il insuffle une force dramatique terriblement puissante au film.
Quand on sait qu'ANDERSON s'est donné 5 ans pour produire et réaliser cette PERLE, on comprend d'où vient la maîtrise qu'il a vis-à-vis d'elle.
Rien que la scène d'entrée, magistrale est un chef-d'œuvre en elle-même.
Et que dire de plus à propos de DANIEL DAY LEWIS, mis à part le fait que sa performance d'acteur est peut-être la meilleure que j'ai vue à ce jour.
En conclusion "THERE WILL BEE BLOOD" est un monument du cinéma. Captivant, surprenant et convaincant, surtout à ne pas manquer sous aucun prétexte.

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