mardi 18 novembre 2008

Death Sentence

Le film que l’on vous présente ce matin dans Microfilm se veut extrêmement réaliste. Si réaliste que son histoire pourrait arriver à chacun d’entre nous, aussi fou cela puisse-t-il paraître. « Death Sentence » ou « Sentence de mort » en français, nous entraîne dans un scénario haletant où un homme ordinaire se retrouve confronté à un monde à l’opposé du sien : celui des gangs impitoyables, sans scrupules et pour qui les lois qui régissent notre société n’existent pas.

Tout commence un soir où Nick, un père de famille ordinaire, bureaucrate, rentre d’un match de hockey avec son fils aîné, Brendan. Manquant d’essence, Nick s’arrête à une station service pendant que son fils file s’acheter un soda dans le magasin. Arrive alors plusieurs hommes, cagoulés, armés. Le gérant du petit commerce se fait abattre froidement. C’est alors que le gang prend pour cible Brendan. Avant même que son père ne réussisse à rejoindre l’échoppe, un des membres de la bande lui assène un coup de machette à la gorge avant de s’enfuir avec le reste de l’équipe. Ayant assisté à la scène, Nick réussit à intercepter l’assassin, se bagarre brièvement avec lui et parvient à lui ôter sa cagoule, dévoilant ainsi son visage. Le jeune homme réussit néanmoins à s’enfuir mais sa course ne durera guère puisqu’une voiture le fauchera de plein fouet quelques mètres plus loin. Nick embarque son fils à l’agonie et l’emmène aux urgences. Malheureusement les blessures sont trop importantes et l’adolescent ne survivra pas, contrairement à son agresseur qui n’a été que blessé par la voiture.

Quelques jours plus tard, on demande à Nick d’identifier le coupable parmi 5 suspects, ce qu’il fait sans hésitation. Son avocat lui explique ensuite qu’il ne pourra obtenir guère plus de 4 années de prison pour le meurtrier mais que c’est déjà mieux que rien. Nick est bouleversé… Lors de l’audience préliminaire, on lui demande s’il est prêt à venir témoigner durant le procès en tant qu’unique témoin contre l’agresseur de son fils. Et là, contre toute attente, Nick refuse en disant qu’il n’est plus sûr d’avoir identifié correctement l’assassin. Ce dernier est relâché et retrouve son gang, recevant de grandes félicitations. Il a passé avec succès le rite d’initiation, il fait maintenant partie du gang, il est un homme, un vrai.

De son côté, Nick ne compte pas en rester là. Il ne s’est jamais battu, c’est un homme ordinaire mais la rage le transforme. Bien décidé à rendre justice, il suit le jeune Joe jusque chez lui, en pleine nuit. Nick se retrouve face à Joe qui semble bien décontracté et sûr de lui, même un peu narquois. Nick, quant à lui, paraît terrorisé à l’idée de ce qu’il a l’intention de faire. Jamais il ne s’est battu mais cette fois-ci, il ira bien au-delà de la simple bagarre puisqu’il finira par planter un couteau dans le ventre de Joe, le laissant pour mort.

De retour chez lui, Nick est perturbé mais son épouse et son 2ème fils ne remarquent rien d’anormal. Nick est très nerveux, effrayé par l’acte horrible qu’il vient de commettre mais il est à mille lieues de s’imaginer ce qui l’attend pour la suite. Joe faisait partie d’un gang dans lequel les membres sont considérés comme des frères. Le chef du gang c’est Billy, une racaille implacable qui ne supporte pas que l’on touche à son clan. Billy n’a peur de rien. Il est fâché, très très fâché.

Sans le savoir, Nick vient de déclencher une véritable guerre qui va le conduire dans un chaos qu’il n’aurait jamais pu soupçonner. En plus d’être lui-même en danger, c’est sa famille qui est également menacée de mort. Toute cette histoire est allée trop loin, il va donc devoir affronter son adversaire pour tenter de sauver sa peau, se transformant petit à petit en un homme sans foi ni morale, prêt à tout pour venger les siens, peu importe le prix à payer, il rendra sa sentence de mort.

Au niveau des personnages, vous l’aurez compris, il s’agit principalement de Nick, interprété par Kevin Bacon. C’est un personnage extrêmement intéressant au niveau de son évolution. Tout d’abord père de famille ordinaire, bureaucrate en costar, il n’a pas une vie très trépidante et ne s’est jamais battu. Puis arrive cet horrible événement qui va progressivement le transformer. Lorsqu’il tue Joe, il est abattu, désemparé. Ses mains tremblent, on sent presque battre son cœur à tout rompre. Puis les événements s’enchaînent à une vitesse folle, laissant petit à petit la place à son instinct de survie qui va se modifier en un instinct de prédateur, faisant de lui un homme totalement différent de ce qu’il a été jusqu’à présent.

Et puis il y a aussi Billy, le chef du gang. Capable de tuer de sang froid un parfait inconnu, il est terriblement blessé par la mort de son « petit frère » Joe. C’est ses règles à lui qui compte, sa loi qui fait foi, il possède à lui seul le droit de vie ou de mort sur les gens qu’il croise, tant qu’ils sont dans son secteur. Il n’a peur de rien et rien ne l’arrêtera tant qu’il n’aura pas vengé Joe.



Première chose à savoir c’est que si vous êtes sensible du cœur, laissez tomber car ce long-métrage ne vous laissera pas une minute de répit ! L’atmosphère est délicieusement tendue du début à la fin, on se délecte d’un suspense ardent qui nous tient en haleine mettant nos nerfs à rude épreuve.

La photographie est géniale, glauque à souhait et parfaitement maîtrisée, tout comme la mise en scène et la prise de vue qui nous plongent littéralement au cœur de l’histoire, comme si on y était. Le grain et les couleurs de l’image participent également à l’esthétique du film, tout comme la façon dont il est tourné, souvent la caméra à l’épaule pour aiguiser encore un peu plus nos nerfs déjà bien sollicités par le scénario.

Il y a également une scène d’anthologie à ne rater sous aucun prétexte car elle a été filmée dans un parking à étages sans aucune interruption. Durant le tournage, plusieurs caméramans se sont passé la caméra d’un étage à l’autre du parking pour pouvoir suivre la course poursuite sans en perdre une seule miette. Quand on regarde le film, on sent bien qu’il se passe quelque chose pendant cette scène mais on ne voit pas forcément qu’elle a été tournée d’une seule traite. Par contre, une fois qu’on regarde les bonus qui nous livrent le secret de cette magnifique réalisation, on comprend pourquoi on était captivé en la visionnant. C’est ce petit plus qui la rend unique et trépidante.

L’interprétation des acteurs est grandiose, en particulier Kevin Bacon qui parvient à nous faire sentir de manière magistrale l’évolution de son personnage. C’est un véritable sans faute que nous livre l’acteur américain, chapeau bas !

Quant au scénario, il est tout simplement impeccable, parfaitement cohérent, sans scènes inutiles ou temps morts. On croit même que la fin arrive avant l’heure mais non, le film n’en est que mieux relancé pour une phase finale extraordinaire et poignante.

A noter tout de même qu’il s’agit d’un film violent qui ne ménage pas le spectateur. Âmes sensibles et enfants s’abstenir absolument car les scènes de meurtres sont très réalistes, crues et dures.

Le DVD vous offre également quelques bonus qui vous permettront notamment de comprendre comment la fabuleuse scène de course-poursuite dans le parking a été réalisée, étape par étape. On découvre que le réalisateur a usé de stratagèmes parfois cocasses pour parvenir à ses fins, en construisant, par exemple, une sorte de chariot avec des roues de vélo pour pouvoir suivre l’acteur dans ses déplacements.

La conclusion vous est donnée par Fun Vidéo, votre spécialiste à Courrendlin qui vous dit ceci :

Toutes les conditions sont réunies dans DEATH SENTENCE (réalisé par James WAN, jeune prodige australien qui fait une carrière étincelante à Hollywood) pour faire passer aux spectateurs un pur moment de cinéma.
Le film est magistralement bien filmé, les plans-séquences sont nerveux et toniques, la caméra toujours bien placée et Kevin BACON est remarquable dans son rôle.
Ce thriller qui traite de l'auto-défense est un film CHOC, rien à voir avec le piteux "A VIF" avec Jodie Foster.
Il faut dire qu'aux STATES on ne plaisante pas avec les valeurs de la famille et que les malheurs qui frappent Kevin BACON lui fournissent une armure impénétrable.
On suit celui-ci pas à pas dans sa folie destructrice, on a peur et on est triste pour lui.
En conclusion « DEATH SENTENCE » est un film d'action exceptionnel qui mérite incontestablement sa place au panthéon du cinéma qui frappe fort dans l'estomac.

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