jeudi 25 juin 2009

Boarding Gate


Le film qu’on vous propose de découvrir ce matin dans Microfilm est une œuvre bien particulière, dans une ambiance étrange et lourde. « Boarding Gate » nous plonge dans un univers malsain entre Paris et la Chine, entre froideur et passion dévorante.

Toute la première partie du film est consacrée à Sandra, une jeune Italienne originaire de Rome et à sa relation tumultueuse avec un golden boy déchu, Miles Rennberg.

Les deux personnages se désirent puis s’évitent, se touchent et se rejettent, se disputent puis s’embrassent. On découvre que Miles n’a pas toujours été exemplaire avec Sandra, l’utilisant notamment comme Escort Girl pour accompagner ses clients à lui durant une soirée qui a malheureusement mal tourné. Sandra lui en veut, elle se sent trahie et salie par cet homme qu’elle aimait mais qu’elle semble détester à présent.

Un soir, assoiffée de vengeance, Sandra l’assassine pour briser le cercle infernal de cette passion qui la consumait. Mais également pour de l'argent. Il y avait en effet un contrat sur Miles et c'est l'amant de Sandra, un Sino-Américain, Lester Wang, qui en est l'intermédiaire.

Lester et Sandra souhaitent racheter un club à Pékin et refaire leur vie là-bas. Après la mort de Miles, Lester organise leur fuite vers Hong Kong séparément. Il donne une adresse à Sandra et lui demande de le retrouver sur place.

Seulement, à son arrivée, Sandra découvre que Lester n’est pas là et elle doit faire face à un complot organisé par l’épouse de Lester, Sue. Celle-ci tente de tout d’abord de faire assassiner Sandra avant de lui faire croire qu’elle l’aidera à contacter Lester, lui affirmant qu’il va les rejoindre dans un club. Evidemment, il n’en est rien…

Sandra devra donc faire face seule à la situation, sans papiers ni argent, en ne comptant que sur elle-même pour retrouver la trace de Lester et surtout, pour rester en vie.





Parlons tout d’abord du scénario. La première partie du film est très lente et ne met en scène que Sandra et Miles, son ex-amant. Ils discutent, discutent, discutent et discutent encore. Toute cette première partie est ennuyeuse au possible même si elle permet de comprendre ce qu’ils ont vécu. Et puis tout d’un coup, elle le tue et c’est comme si on changeait d’histoire. On ne comprend pas bien pourquoi cette première partie dure si long pour finalement être complètement exclue de la suite du scénario.

Quant à la seconde partie, elle est plus rythmée grâce à la fuite de Sandra à travers Hong Kong mais finalement on ne sait pas bien ce qu’elle fuit, qui lui en veut, pourquoi Lester l’a plantée là, pourquoi on cherche à l’assassiner… Tout est flou, mal expliqué et finalement on arrive à la fin du film et on se rend compte que l’histoire est inconsistante, qu’il manque de matière, que le complot est mal ficelé. Des personnages surgissent sans qu’on sache qui ils sont, notamment une dame qui va fournir une nouvelle identité à Sandra pour qu’elle quitte le pays et s’éloigne de Lester. Qui est cette dame, d’où vient-elle, quel rapport a-t-elle avec Sue et Lester, on n’en sait rien. On pourrait également croire que Sue veut éliminer Sandra sachant qu’elle est l’amante de son mari Lester, mais Lester semble être parfaitement au courant, bref on ne comprend pas grand-chose à l’histoire.

La musique est fade, minimaliste, inutile voire désagréable, elle se résume à des sons mis bout à bout sans recherche d’harmonie.

Heureusement, les acteurs, en particulier Asia Argento qui interprète Sandra, sont tout à fait convaincants malgré des dialogues souvent kitsch et prévisibles. On peut également admirer la manière dont sont mises en avant les émotions des personnages, véritable fil rouge de ce long-métrage, bien plus que le scénario en lui-même.

La conclusion vous est donnée par Fun Vidéo, votre spécialiste à Courrendlin qui vous dit ce qui suit :

Film noir par excellence mais qui DYNAMITE pourtant les codes du genre, "BOARDING GATE" est aussi et surtout un film de cinéaste, un film d'Olivier ASSAYAS.
La caméra virtuose traque les moindres émotions des personnages (Asia ARGENTO est tout simplement grandiose !!) avec des plans très rapprochés. Les décors dans lesquels se perdent les protagonistes, tant physiquement que moralement sont sordides, froids, déshumanisés. Le tout avec un sens vertigineux du rythme (mention spéciale au chef monteur).
Les affrontements verbaux entre les personnages constituent les meilleurs moments du film, ce qui n'a rien d'étonnant de la part d'un cinéaste qui reste malgré tout un spécialiste dans l'introspection de l'âme humaine.
En conclusion "BOARDING GATE" est un excellent thriller avec une bonne intrigue et un casting d'enfer qui font de ce film un petit bijoux.

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