mardi 2 juin 2009

Home

Une famille, une maison et une autoroute inachevée. Voici le décor dans lequel se déroule le film qu’on vous présente aujourd’hui : « Home », réalisé par la suissesse Ursula Meier.

Les 5 personnages vivent dans une maison plantée sur un bord d’autoroute inachevée. Le macadam leur sert de terrain de hockey, leurs affaires traînent un peu partout, ils vivent seuls, comme s’ils étaient en vacance toute l’année, heureux, ensemble.

Mais voilà qu’un jour des camions orange débarquent avec des ouvriers. Le père semble très anxieux, il a peur de ce qui risque de se passer si les travaux reprennent. Bien qu’ils essaient de ne pas trop y penser, ils vont bien devoir se faire à l’évidence.

Lorsque les informations routières à la radio confirment que le tronçon va rouvrir d’ici quelques jours, la famille semble chamboulée. Leur jardin s’arrête là où le goudron commence, leur maison n’est qu’à quelques mètres de l’autoroute… Pour rejoindre la petite route qui les mène à l’école, les deux enfants doivent traverser l’autoroute. Lorsque le trafic démarre, tôt le matin, ils parviennent à traverser sans difficulté. Au fil des heures, la circulation s’intensifie. A midi, les deux enfants reviennent de l’école et leur maman est forcée de leur lancer leur goûter de part et d’autre de la chaussée. Le soir, lorsque le père rentre, ils trouvent une autre solution pour traverser, il s’agit d’un tunnel souterrain, dans lequel ils doivent avancer accroupis.

Petit à petit, le bruit devient plus important, sans parler des odeurs et de la pollution. Pas évident de faire sécher son linge à l’air frais, difficile de dormir dans ce boucan et surtout les activités hors de la maison deviennent presque impossibles. Les nerfs de la famille sont à vif et leurs comportements commencent à devenir bizarre.

Lorsque les premiers bouchons ont lieu sur l’autoroute, la maman, Julien et Marion quittent la maison pour quelques heures, ne supportant pas d’être épiés par les nombreux curieux arrêtés par les ralentissements.

Quand ils reviennent, Judith, l’aînée des enfants a disparu, apparemment elle a préféré s’en aller. Au milieu de la nuit, le père décide que tout le monde doit quitter les lieux mais la maman n’entend pas les choses de la sorte, elle refuse, crie, se débat, devient hystérique, le mari insiste, tout le monde s’énerve, se met à hurler.

Finalement ils vont rester, isoler totalement la maison avec de nouvelles briques, du béton et de la toile isolante. Le bruit a bel et bien disparu tout comme la lumière, mais c’est la chaleur qui va le remplacer, une chaleur qui n’améliorera pas la santé mentale de la famille qui se dégrade de plus en plus.

La folie semble s’emparer de la famille qui n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était au début de l’histoire. L’insouciance et le bonheur ont disparu laissant la place à la nervosité, l’anxiété et le mal-être.

Nos 5 personnages vont-il résister ou finiront-ils par s’en aller, abandonnant leur maison et leur vie ? Mystère !



Tout d’abord, j’ai envie de relever l’originalité du scénario. C’est tout simplement du jamais vu (en tout cas pour moi). L’histoire est imprévisible, on ne devine rien de ce qui va se passer et on découvre ce scénario d’un nouveau genre avec plaisir, sans jamais s’ennuyer.

Les acteurs sont extraordinaires, tous les 5. Le jeune garçon qui interprète Julien est suisse et sa prestation est vraiment impeccable. Adelaïde Leroux est parfaite en ado rebelle, Madeleine Budd, qui interprète Marion, 12 ans, est parfaite dans son rôle de jeune fille mal dans sa peau et Isabelle Huppert et Olivier Gourmet sont grandioses dans le rôle des parents.

Bref, pour ma part je ne peux dire que du bien de ce long-métrage. A mes yeux, il s’agit d’une réussite totale sous tous les points. Mise en scène, photographie, scénario, acteurs, tout est nickel !

Le DVD contient des bonus intéressant, notamment un entretien avec la réalisatrice ainsi que les vidéos des premiers pas cinématographiques du jeune garçon qui interprète Julien.


La conclusion vous est donnée par Fun Vidéo, votre spécialiste à Courrendlin qui vous dit ce qui suit :

Pour son premier film de fiction, la réalisatrice suisse Ursula MEIER a frappé très fort.
HOME est une production helvetico-wallone, on ne va pas se gêner de le dire.
Ce film a été retenu en dernière minute pour être présenté au Festival de Cannes 2008.
Venons-en à la critique car "HOME" est un très grand moment de cinéma.
C'est un film troublant, énigmatique et jubilatoire. Les acteurs sont incroyablement proches, justes, totalement investis, de manière inconditionnelle. Et que dire de la prestation d'Isabelle HUPERT ? Tout simplement époustouflante. Ursula MEIER a fait preuve d'une exceptionnelle rigueur pour une oeuvre audacieuse, originale et décalée.
HOME est d'une originalité totale et d'une inventivité extraordinaire.
En conclusion "HOME" est un film comme on en voit peu aujourd'hui. Drôle, émouvant, avec une fin qui prend aux tripes.


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